
Pour marquer le 30e anniversaire de l’adhésion de la Lettonie au Conseil de l’Europe, une discussion de haut niveau sur la démocratie en danger a eu lieu ce mardi 8 avril, pendant la tenue de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Lors d’une table ronde présidée par Mme Zanda Kalnina-Lukaševica, adjointe de la Présidente de la Saeima, cheffe de la délégation lettone, M. Theodoros Rousopoulos, président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, M. Egils Levits, ancien président de la République de Lettonie (2019-2023) et ancien juge à la Cour européenne des droits de l’homme, ainsi que M. Jānis Sārts, directeur du Centre d’excellence de l’OTAN pour la communication stratégique, ont discuté des menaces qui pèsent sur la démocratie et des actions nécessaires pour la protéger.
En ouvrant la discussion, Mme Kalniņa-Lukaševica a souligné le rôle des nouvelles technologies dans la nouvelle ère, les risques qu’elles représentent pour la démocratie et leur potentiel pour la protéger.
ʺNous vivons à une époque qui sera jugée et analysée par les futurs historiens. Après toutes les difficultés historiques, la Lettonie a acquis son indépendance et sa sécurité, elle a restauré la démocratie. Toutefois, aujourd’hui, nous sommes à nouveau confrontés à de nouvelles menaces, beaucoup plus insidieuses, à savoir, la guerre de l’information et les technologies utilisées contre nousʺ, a signalé, Mme Kalniņa-Lukaševica, l’initiatrice de la discussion, en s’adressant à l’assemblée présente.
Dans son discours introductif, M. Rusopoulou a souligné les réalisations de la Lettonie et sa contribution au travail actuel de sauvegarde de la démocratie. Il a fait valoir que la démocratie avait déjà été menacée périodiquement dans le passé et que des discussions et des combats à ce sujet avaient déjà été menés, mais que les nouvelles technologies ont créé de nouvelles menaces, celles de la guerre de l’information.
M. Levits a mis en garde contre l’utilisation cynique des valeurs fondamentales des sociétés occidentales - ouverture, égalité et justice, afin de miner la démocratie de l’intérieur. Il a attiré l’attention sur la manipulation massive de l’opinion publique menée par des courants hostiles aux sociétés démocratiques. Il a également révélé que les plateformes sociales étaient utilisées pour diffuser des points de vue politiques favorables à leurs propriétaires, en nuisant ainsi à la diversité des opinions. Il a précisé qu’en période de crise démocratique, il était nécessaire de défendre nos valeurs, et que le Conseil de l’Europe était une institution qui était en mesure de la faire.
Pour sa part, M. Sārts a présenté les tendances technologiques mondiales, rappelant que l’épine dorsale de la démocratie était la circulation de l’information et les discussions. Il a accentué le rôle dominant et le potentiel des technologies de l’intelligence artificielle (IA) constituant à la fois une menace et une opportunité à saisir. Il a attiré l’attention des responsables politiques sur la nécessité, pour les pays européens, d’investir dans l’IA et d’autres innovations numériques. Il a mis en garde contre la position dominante de l’IA dans l’avenir proche, et il a affirmé que nous étions actuellement confrontés au choix de laisser ou non les technologies de l’IA se développer de manière incontrôlée, comme c’était le cas des médias sociaux dans le passé.
ʺAlors que les valeurs démocratiques sont considérées comme allant de soi dans le monde occidental, elles sont attaquées par des régimes non démocratiques. Les valeurs qui ont construit la prospérité du monde occidental sont aujourd’hui utilisées comme une arme contre les démocraties elles-mêmes. Nous devons donc être vigilants et défendre ce en quoi nous croyons vraimentʺ, a fait valoir Mme Kalniņa-Lukaševica à l’issue des échanges. Elle a noté que les démocraties européennes n’avaient plus beaucoup de temps pour préparer un bouclier approprié protégeant leurs valeurs fondamentales. C’est pourquoi il importe d’œuvrer sur des solutions juridiques et technologiques de manière urgente.
L’enregistrement de la discussion: https://ej.uz/Democracy_In_Danger
Service de presse de la Saeima